CHATEAUX , CASTELNAUX et BASTIDES :
PATRIMOINE ARCHITECTURAL autour de MAUVEZIN , Gers , Midi-Pyrénées
Dans un rayon d'environ 15 km autour de Mauvezin, découvrez nos villages ainsi que nos petits châteaux, discrets et peu accessibles au fond de leur allée. Si nos villages sont ouverts, la plupart des châteaux sont privés. Ce site vous les dévoile brièvement. Vous pourrez, pour certains, jeter un oeil sur leur façade depuis la route.
LES BOURGS CASTRAUX ou CASTELNAUX ( 11e au 13e siècle )
Ils sont la forme d'habitat groupé la plus courante, la plupart des villages gersois en sont issue. Petits villages ou minuscules, regroupés autour d'un château en pierre, ayant succédé parfois à une motte, tertre artificiel portant une tour en bois, entourée d'un fossé et d'une palissade. Le Bourg castral subsiste parfois par des pans de murailles, porte fortifiée, douves, reste de logis souvent très remanié...ou même simple plan qui se devine à l'intérieur d'un premier alignement de maisons dont les murs extérieurs font office de murailles. Il occupe souvent une position stratégique, sur un rebord de plateau, contrôlant une partie de vallée.
Il pourrait y avoir eu une " 1ère vague " de créations aux 11 et 12e siècles, concernant quelques Bourgs castraux importants, attestés par les rares textes ( cartulaires des Abbayes, comme Planselve, abbaye cistercienne de Gimont 1142), mais les textes sont trop lacunaires pour beaucoup s'avancer. Ainsi Mauvezin remonterait au 10eme siècle, 920.
La grande vague concerne le " Beau 13e siècle ", période de croissance économique et démographique, mais aussi d'émiettement des pouvoirs, les Seigneurs locaux usurpent plus ou moins le droit de fortifier, jusque là comtal, cad des grands lignages anciens, ce qui agglomère les populations autour de ces sites défensifs, parfois minuscules, en attendant la vague des Bastides, à la fin du siècle, qui vient les concurrencer et compléter le maillage.
LES " CHATEAUX GASCONS ", " SALLES " et " CASTETS "
Ils se multiplient après 1150, grâce à l'ascension d'une classe de Seigneurs "moyens" qui profitent de l'effritement du pouvoir et du relatif bon marché de constructions assez sommaires ( bois, pierre locale, briques, terre). Ce sont souvent à l'origine des édifices carrées ou quadrangulaires très simples, aux murs épais. Fenêtres, portes et cheminées n'apparaissent que dans les étages supérieurs, il n'y a pas d'ouverture d'origine au rez-de-chaussée. Les étages sont à plancher, l'aménagement est sommaire, un sommet crénelé au dessus de 3 ou 4 niveaux.
Ce modèle a été théorisé au 19e siècle par Ph. Lauzun, mais il doit être fortement nuancé.
En dehors des nombreuses " mottes ", tertres artificiels de rehaussement, " plateformes castrales ", reliefs retaillés pour agrandissement et autres " castéra ", et leurs vestiges d'habitat, découverts par les études archéologiques et historiques plus récentes, il existe plusieurs types d'édifices quadrangulaires en pierre, souvent intégrés dans les " Castelnaux ", qui vont de la " maison forte" au " château " de l'époque classique.
Les fonctions de ces maisons nobles sont complexes, d' observation ( tours aux garnisons peu nombreuses ) et de défense, puis résidentielles et économiques de centres d'exploitation ( nombreux silos enterrés,.. ), politiques de pouvoir comtal ou seigneurial enfin .
Les spécialistes ( classification Guineaudeau ) différencient les " Tours " simples, de petite emprise au sol, les " Salles " à trois niveaux , les " Tours-salles " à quatre niveaux, les " Châteaux gascons " peuvent être des" Salles à tour adossée ", ou des " Salles à tour intégrée ", logis quadrangulaires avec tours. Dans les textes, tous sont appelés " Castrum, castra " en latin, ou " Castets " en gascon, comme le sont aussi les villages fortifiés; l'archéologie permet de les différencier.
A la fin du 16e siècle apparaît le terme français de " Castels " quand un logis à niveaux fenestrés est accolé à une tour, donnant des édifices plus imposants, avec parfois des tourelles en bout, escalier à vis,... aptes à dissuader les bandes, lors des "Guerres de Religion ",... Certains sont reconstruits ou remaniés au cours des siècles et au gré des fortunes, se déployant en U autour d'une cour, parfois fermée d'une enceinte basse et fossoyée, rarement conservée.
Leur densité exceptionnelle en Gascogne pourrait s'expliquer par un relief très compartimenté, l'instabilité régionale, dans une zone de frontière et de conflits féodaux, surtout de 1260 à 1457, entre la mouvance des Armagnac-Fézensac et celle des Foix-Béarn, et entre Rois de France et d'Angleterre durablement installés respectivement à Toulouse et Bordeaux, qui exercent une forte influence sur les Féodaux gascons.
LES BASTIDES ( 13e - 14e siècles )
Ce sont des constructions de Villes, villages ou quartiers neufs, à partir d'un plan en damier, divisant des îlots à bâtir avec jardins. Ils sont groupés autour d'une place centrale à " couverts ", protégés par des murailles, avec des portes fortifiées.
Elles naissent d'une volonté politique et économique, par " paréage" de 2 co-seigneurs, ex. abbaye et comte . Il s'agit d'attirer et de fixer des habitants, paysans, artisans,.. par des avantages accordés dans une " Charte de coutumes " postérieure. Elles ont permis de mieux tenir des zones frontalières dans le Sud-Ouest, en particulier ici sur les voies de passage des vallées gersoises, de favoriser le décollage économique et surtout d'accroître les revenus des seigneurs. Elles sont bien connues et documentées, leur patrimoine est visible : Plan, place centrale, couverts, halle, portes...Vous les découvrirez vous-mêmes.
Elles sont à l'origine de petites villes ( Gimont Acte de Paréage 1265, Beaumont 1272,Fleurance 1274,.. ), mais aussi de villages ( Cologne 1284, Monfort 1275, Puycasquier, Aurimont, Solomiac 1322,..). Il existe des formes intermédiaires, bourgs castraux " embastidés" ( Mauvezin 1275 ), Sauvetés ecclésiales, parfois elles aussi " embastidées "( Saint Sauvy 1275 ), on a même l' exemple d'une Commanderie des Hospitaliers ayant fondé en 1292 une Bastide, à Goutz, dans le Fézensaguet. Marestaing est, en Cogotois, un cas à peu près équivalent, en 1272, avec une Commanderie de Templiers.
D.Marcadet
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