MAUVEZIN, CAPITALE DE LA VICOMTE DU FEZENSAGUET
Construit sur l'interfluve le plus étroit entre Gimone et Arrats, 2 km, ce vieux Castelnau était la capitale de la Vicomté du Fézensaguet, marche orientale, détachée au 9e siècle du Comté carolingien d'Armagnac-Fézensac. Mauvezin a donc pour origine une vieille placeforte féodale, dont elle aurait tiré son nom de " mauvais voisin", lié à sa fonction guerrière, ou faisant référence à son site défensif remarquable ( Mau : hauteur ).
Le château disparu ( 1 ), de type gascon, occupait un éperon rocheux dominant l'Arrats ( 6 ) par un abrupt, le village en occupait les flancs. A l'arrière, sur le replat, une vaste place d'armes et de marchés attestée depuis 1142, le Trépadé ( 5 ).
A la fin du 13e siècle, le village reçut une Charte de coutumes, le bourg fut "embastidé", donc loti selon un plan qui se retrouve dans les alignements des rues actuelles de la "Basse ville" ( 4 ) et entouré de murailles qui ont laissé plusieurs vestiges ( bastion, échauguette,...).
Le 16e siècle est pour Mauvezin marqué par les " Guerres de Religion ". Devenue la " Petite Genève " sous Jeanne d'Albret, reine de Navarre et mère d'Henri IV, le "Béarnais ", la citadelle protestante guerroie contre ses voisins et les bandes qui écument la Gascogne à de nombreuses reprises, car il y eut huit guerres de Religion entre 1562 et 1598, entrecoupées de paix boiteuses, mal respectées . Certains hommes de guerre gascons s'y taillent une renommée , comme Blaise de Monluc pour les Catholiques, un voisin de Saint Puy, ou le Capitaine Sus, adjoint de Montgomery pour les Huguenots ou " Béarnais", comme on les appelait parfois en Gascogne. En 1576, Henri de Navarre, futur Henri IV, s'empare de la ville, détruit l'église, à l'exception du clocher du 13e siècle, et le couvent des Dominicains. En 1607, le Fézensaguet est rattaché à la Couronne de France, sous Henri IV, mais reste une des 150 " Places de Sûreté ", où on peut célébrer le culte calviniste. Cela vaut à la ville ses dernières destructions. Après 1621, sous Louis XIII, débute le démantèlement de son système défensif, bastions et murailles du Castelnau puis château lui-même, arasé, devenu une esplanade, promenade et monument aux morts.
Au 19e siècle, la ville se développe le long des axes de circulation, son rôle commercial se renforce, ses foires ont une attractivité certaine. L'église ( 3 ), le Temple protestant et la Halle centrale ( 2 ) sont rebâtis. La commune connaît alors son pic démographique : Plus de 2000 hab. en 1789, 2600 en 1846, par croissance naturelle et rattachement à la commune de Lamothe, Engalin et le Grazan, 1600 hab.en 1999, près de 2000 en 2012.
La cité a connu le destin de nombreuses petites villes des campagnes françaises, ville-marché, petit centre administratif et artisanal . Depuis 20 ans, elle développe une double vocation, de services à la Personne et de tourisme, sa Basse-ville est en bonne partie restaurée en gîtes de vacances, au coeur de la cité.
Mauvezin est la patrie de deux poètes de la Renaissance, Jean de la Gessée et Salluste du Bartas, né à Monfort, résidant au château du Bartas à Saint Georges, mort à Mauvezin en 1590.